Africa World Airlines, la compagnie qui veut positionner Accra comme le hub incontournable de l’Afrique de l’Ouest
S’il y’a une région où l’on
observe une mutation du paysage des transports aériens sur le continent c’est
bien celle de l’Afrique de l’Ouest. Cette région, qui représente près de 17%
des trafic aérien continental, a connu au cours de ces dix derniers années, l’entrée
en compétition de nouveaux protagonistes. C’est à la faveur de nouvelle
dynamique qu’Africa World Airlines a vu le jour, il y’a 7 ans, avec pour ambition
de positionner Accra comme le hub incontournable de l’Afrique de l’Ouest. Désormais,
principal compagnie aérienne Ghana, elle déploie progressivement son plan
d’action.
Africa World Airlines (AWA) , a
débuté ses opérations en Septembre 2012 dans un ciel ghanéen fortement
sollicité par la présence de quatre
autres compagnies domestiques à savoir Fly 540, Starbow, Citylink et Antrak. Ceci
n’a pourtant pas découragé les
actionnaires qui se sont fixés de
solides ambitions continentales comme l’indique le nom compagnie.
Fondée à l’initiative de Togbe
Afede XIV, roi de l’état d’Asogli (Est du Ghana) et homme d’affaires,
AWA compte parmi ses actionnaires SAS Finance, la sécurité sociale ghanéenne
(Social Security and National Insurance Trust), le fonds China-Africa
Development Fund et le chinois HNA Group, compagnie mère de Hainan
Airlines.
Depuis sa base d’Accra, elle a débuté
ses opérations avec deux Embraer E145 déployés sur les trois lignes domestiques (Kumasi,
Takoradi et Tamale) . Après sept ans d’activités, le transporteur opère
maintenant une flotte exclusive de huit Embraer E145 avec un réseau régional en
expansion. AWA relie 04 villes dans la
sous-région à savoir Monrovia (Liberia), Lagos et Abuja (Nigeria) et Freetown
en Sierra Leone.
Afin de positionner son hub d’Accra
comme un « feeder » privilégié, AWA a misé sur une stratégie
d’alliances pour développer ses activités, en l’absence d’avions long courrier.
En début d’année, la compagnie a conclu un accord interligne
avec South African Airways (SAA),
lequel fait bénéficier, à sa
clientèle, du réseau transatlantique et
africain du transporteur national d’Afrique du Sud ; un accord similaire,
mais à sens unique, a été signé
en avril dernier avec Emirates, l’accord permet aux clients du
transporteur émirati de se connecter au réseau d’AWA depuis son hub d’Accra ; Plus
récemment, AWA a également finalisé un accord interligne tripartite avec le
transporteur togolais ASKY et Ethiopian Airlines.
Toutes ses
initiatives se font évidemment ressentir sur les performances et les
projections de la compagnie. A ce jour, AWA est la première compagnie aérienne
du Ghana. Le transporteur opère plus de 1300 vols par mois avec une
moyenne mensuelle de 50000 passagers transportés. Elle se targe d’un taux
d’exécution de plus de 95% des vols programmés.
Focalisée sur la croissance de
son réseau, AWA ambitionne, dès l’année
prochaine, de s’étendre vers Abidjan, Dakar et Ouagadougou. Selon le
responsable commercial de la compagnie ghanéenne, Richard Kyereh, Africa World
Airlines prévoit d’ajouter des Embraer E190 afin de soutenir cette expansion. Le
plan précédemment annoncé pour l’introduction des Airbus A319 reste toujours
valable, a-t-il ajouté sans spécifier de calendrier.
Dans ces efforts de dynamisation
du hub d’Accra, AWA peut compter sur le soutien de l’Etat du Ghana qui a engagé
un vaste plan national de modernisation des plateformes aéroportuaires du pays.
Ainsi depuis octobre 2018,
l’aéroport international Accra-Kotoka a mis en service son terminal 3. Financé par la Banque
africaine de développement (BAD) pour près de 120 millions de dollars, ce
nouvel terminal porte désormais la capacité de la plateforme à 5
millions de passagers par an.
Accra traite actuellement près de
2 millions de passagers par an. Il se
situe dans la même planche de trafic (2018) que ses concurrents régionaux directs
que sont l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar (2,3 millions de
passagers) et l’aéroport international d’Abidjan (2,1 millions de passagers).
Avec respectivement 6,7 et 4,6 millions de passagers par an, les aéroports
nigérians de Lagos et d’Abuja dominent le marché de l’Afrique de l’Ouest.
Par ailleurs, l’aéroport international
d’Accra s’apprête à accueillir sur ses installations, un centre de maintenance d’aéronefs dans le cadre d’une
convention signé en août 2018 avec Egyptair Maintenance & Engineering.
C’est un atout technique supplémentaire qui pourra contribuer à attirer davantage
de compagnies aériennes vers la capitale ghanéenne , en plus de
l’opérationnalisation du Marché unique du transport
aérien africain (MUTAA) dont le Ghana est partie prenante.
Dans la même veine, le gouvernement
a également procédé à la phase 2 de l’extension de l’aéroport de Tamale, la
livraison du chantier est prévue dans trente mois ; Les aéroports de
Kumasi, Takoradi et Sunyani subissent aussi une mise à niveau.
D’après le plan national de développement du tourisme, le pays
espère attirer 2.45 millions de touristes d’ici 2022 et 4.23 millions à
l’horizon 2027, une industrie qui représente aujourd’hui 3% du PIB national.
De toute évidence, il apparait
clairement que la plateforme d’Accra est sur la bonne voie pour se positionner
comme une excellente plate tournante des transports aériens en Afrique de
l’Ouest.
En effet, depuis la cessation des
activités de Starbow Airlines en novembre 2017, le départ de Fly 540, et
disparition de Citylink et Antrak, d’autres transporteurs domestiques font leur
entrée, à côté du dynamisme actuel d’Africa World Airlines.
Passion Air a débuté ses activités
l’année dernière avec la mise en service de deux Bombardier Q400 entre Accra,
Kumasi et Tamale ; Unity Air, une
filiale du groupe de sociétés Unity a décroché
son certificat d’exploitation aérienne (AOC) en
novembre 2018. Elle prévoit de débuter
ses activités dans les prochains mois sur les liaisons intérieure ; La
compagnie BabyJet Airlines du footballeur ghanéen
Asamoah Gyan est également sur le point de démarrer ses activités, sa licence d’exploitation ayant été obtenu
en 2017.
La plus attendue de tous, c’est évidemment
la future compagnie nationale dont Ethiopian Airlines est actionnaire, dans le
cadre d'un partenariat public privé (PPP). Le nouveau transporteur national du
Ghana devrait faire son entrée dans le ciel ghanéen d’ici l’année prochaine.
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