Air Zimbabwe réclame le monopole sur le marché domestique
« Nous
envisageons de revoir nos droits d'atterrissage pour tous les vols
internationaux. Alors que nous développons Harare (l'aéroport
international Robert Gabriel Mugabe) pour en faire une plaque tournante,
d'autres compagnies aériennes opèrent directement vers les chutes Victoria, et
vers Bulawayo. Nous pensons que celles-ci devraient atterrir à Harare,
pour nous permettre de transporter tous ces passagers à travers le Zimbabwe. Ce
faisant, nous créerons effectivement notre propre hub.»
C’est en substance ce qu’il faut
retenir de l’interview de l’administrateur provisoire adjoint d’Air Zimbabwe,
parue dans The Sunday Mail. Selon Tonderayi Mukubvu, il faut mettre en place un
cadre restrictif qui limiterait les compagnies aériennes étrangères desservant
le Zimbabwe, à se poser uniquement à l’aéroport international d’Harare. Et au
transporteur national de se déployer sur les lignes domestiques,
particulièrement vers les chutes Victoria dont l’économie est basée sur le tourisme.
Tonderayi Mukubvu y voit une opportunité
de revenus supplémentaires alors que la compagnie aérienne est embourbée par
une dette de plus de 300 millions de dollars.
De manière globale, les villes
secondaires du Zimbabwe représentent aujourd’hui 28,2% des vols internationaux
hebdomadaires du pays. Un chiffre
davantage mis en valeur par les dessertes des chutes Victoria (37 vols
par semaine ; soit 19,68%), et de la ville de Bulawayo (16 vols par
semaine ; soit 8,51%). Le reste (135 vols par semaine ; 71,81%)
revenant à la seule capitale politique Harare.
La compagnie nationale zimbabwéenne étant
endettée, et en manque d’aéronefs (Boeing 767-200, seul opérationnel et
Embraer E145, récemment acquis), elle supporte mal la concurrence des autres compagnies
africaines, à l’instar d’Air Namibia, South African Airways, Kenya Airways et
Ethiopian Airlines, entre autres.
Sous administration provisoire depuis aout 2018, Air
Zimbabwe attend désormais de conclure un accord avec le gouvernement pour la prise
en charge de son énorme dette ainsi qu’à sa recapitalisation, laquelle lui
permettra d’acquérir de nouveaux appareils.
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