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Tunisair vit des jours inquiets. La compagnie nationale a annoncé avoir perdu entre mars et avril, près de 150 millions de dinars ( $52 millions de dollars) en raison de la pandémie de Covid-19. 

Pour sortir de l’impasse elle indique avoir besoin d’une aide de l’Etat qui détient 62% des parts dans l’entreprise. Mais cette option risque de ne pouvoir se réaliser d’ici tôt . « Nous attendons l'aide gouvernementale, mais on nous dit que la situation des finances publiques n'est pas bonne » a déclaré le PDG de Tunisair, Elyes Mnakbi (photo), au journal Le Point Afrique.

Le ministre du Transport et de la Logistique, Anouar Maârouf avait pourtant averti que des mesures urgentes devraient être enclenchées, au risque de voir la compagnie nationale disparaître.  Un plan de sauvetage a de ce fait été lancée en plus de plan de restructuration signée en mai 2019. 

« Il nous faut 100 millions de dinars ( ~$34 millions)  d'ici fin mai afin de payer les salaires et les primes, pouvoir redémarrer l'entreprise, payer nos fournisseurs, acheter du carburant », égrène Elyes Mnakbi, précisant que « ça urge ! ». Les Airbus attendus pour 2021 (trois Airbus Neo) et 2022 (deux unités) vont être l'objet de renégociation. La société risque d'avoir « recours au chômage économique de mai à octobre pour une partie importante de son personnel », poursuit-il.

Depuis le confinement et la fermeture des frontières, les appareils de Tunisair sont cloués au sol, hormis quelque quatre-vingts vols de rapatriement de Tunisiens effectués en Europe, en Asie, au Moyen-Orient. Les salaires et primes ont été versés en mars et en avril. Ils le seront en mai. Mais pour le mois de juin ce n'est pas certain selon la direction de la compagnie.

Ange B. Nomenyo